. Finalement, « franchement, je conseille à personne la Garantie jeunes, si c'est pour tomber sur des personnes qui sont... on va dire, qui sont pas formées pour encadrer les jeunes, quoi. » (entretien 2). Il estime en outre que la Garantie jeunes ne lui a rien apporté du tout : « Ça a permis à rien du tout, en fait ! À part à trouver ce que je voulais faire, mais sinon

, Les échecs successifs qu'il rencontre et sa solitude plongent Thomas dans une dépression qui s'accompagne d'une addiction importante: « On va dire, les bonnes journées, faut que je les passe complètement défoncé, quoi

, »). L'allocation lui permet de subvenir à ses besoins tandis que l'argent de la manche lui permet d'acheter du « pilon » et de se « défoncer le cerveau toute la journée... parce que le problème, c'est que, voilà, à force de péter un plomb parce qu'on se retrouve dehors, ça entraîne des choses que, forcément, je devrais pas le faire, mais que je le fais quand même, Même alors qu'il perçoit la Garantie jeunes, Thomas continue à faire la manche (« Oui et je l'ai toujours fait, même quand j'étais en Garantie jeunes

, Quand Thomas se projette dans l'avenir, il imagine construire sa maison de ses propres mains (entretien 1) mais après sa sortie du dispositif, il ne semble plus avoir de véritable projet : « Bah moi, du coup, je me suis résigné à attendre mes 25 ans

A. E21-:-kader,-20, E. Le-27, and A. , , 2015.

, Kader a deux soeurs (âgées de 13 et 7 ans) et un frère qui vivent chez leur père aux États-Unis. À propos de sa scolarité, Kader dit de ses années collège « normal, très bien, comme tout le monde », puis il suit une formation en CAP « cuisine

, Il déclare ne pas avoir aimé l'école en France et s'être « embrouillé avec son chef ». Le jeune homme connait alors une période d'inactivité pendant trois mois au cours de laquelle « il ne fait rien ». De cette période, il dit être « toujours à la maison, je dors, et je sors, et je vois des potes comme moi, en fait. Ils ont pas de travail, Des fois on fait des petits trucs. On fait du foot ou on va dans un café, dans un bar à chicha, vol.16

, Le jeune homme déclare avoir répondu à de nombreuses annonces d'emploi sur internet, s'être déplacé dans les restaurants avec un curriculum vitae et une lettre de motivation. Il raconte également s'être inscrit dans une agence d'intérim dont il ne se souvient plus du nom. « Ils disent : laissez votre CV, on vous lie et de développer une agoraphobie sévère. Ce diagnostic est posé par un psychiatre, Michaela suit un traitement médical pendant quelque temps. Elle rapporte ne pas être sortie de chez elle durant un an, atteinte d'étourdissements et d'évanouissements. Sa maladie entrave l'accès à l'emploi : « au niveau des métiers, je peux pas prendre ce que je veux (?) je peux pas prendre l'ascenseur » (entretien 1). Elle ne peut se rendre au concours d'aide-soignante qu'elle a pourtant préparé : « Et à chaque fois, tout ça revient à la surface

, Michaela souhaite devenir soit pâtissière soit aide-soignante en préparant le concours d'entrée. Elle présente le dispositif comme un moyen de se soigner, même si elle éprouve des difficultés à supporter d'être enfermée dans une petite salle au moment de l'accompagnement collectif. Michaela enchaine les missions d'intérim chez H et M en tant que vendeuse, En lien avec la mission locale depuis quatre ans, elle est suivie par la psychologue de la structure. Elle a de très bonnes relations avec son conseiller référent. Quand elle entre à la Garantie jeunes

G. De-manière, Elle regrette que les conseiller(ère)s ne proposent pas plus d'annonces d'emploi. Elle décrit un groupe agité, des jeunes qui s'absentent régulièrement ou arrivent en retard. Elle ajoute également « Pour moi c'est un bilan positif, j'ai mieux appris à écrire une lettre de motivation, plein de chose, à mieux m'exprimer pendant un entretien d'embauche, tous ces petits détails que j'arrivais pas avant, Michaela apprécie les ateliers proposés par la Garantie jeunes, excepté la séance relooking

, acheter un matelas pour sa soeur, de « remplir le frigo » et de rembourser des dettes de soins médicaux notamment (500 euros de soins dentaires) (entretien 1), La Garantie jeunes ça m'a aidée surtout au niveau des ressources (financières) et avoir des offres d'emploi que pour nous

A. E28-:-william,-22, E. Le-13, and J. , , 2014.

, Le jeune homme s'installe un an chez sa mère et passe son temps au téléphone et à jouer aux jeux-vidéo. Puis, durant deux ans, il change plusieurs fois de psychologues, d'éducateurs, de missions locales et de lieux de résidence (domicile de sa mère, de son père, trois foyers et deux familles d'accueil, sans compter quelques fugues). À 18 ans, il retourne vivre chez son père avec lequel il dialogue peu

, Il effectue trois stages : dans le bâtiment (avec son beau-père : « je faisais du black »), en restauration (cuisine et service), Il entend parler de la Garantie jeunes lors d'un journal télévisé

, De l'accompagnement en groupe, il retient deux ateliers particulièrement : « gestion d'argent » et « CV-lettre de motivation » : « avant déjà, c'était impossible que je fasse une lettre de motiv', [?] mais là ça va

, William connaît un des conseiller(ère)s de la Garantie jeunes depuis sa première inscription à la mission locale : « quand j'avais 16 ans, [?] donc il m'a pas lâché en fait » ; un autre qu'il estime « hyper doué », qui « aime vraiment ce qu'il fait », lui apporte « quelques points de réflexion », est « porteur » : « ça se voit qu'il fait un peu le pivot, Je les ai pas vus beaucoup

, La Garantie jeunes lui a permis d'avoir plus confiance en lui, « c'est plus pour se resituer », « c'est une aide à prendre », « une aide à prendre au maximum au sérieux, une épreuve de remise en question, de compréhen-sion de soi-même, T'es là pour les guider, les aider, pas pour les obliger en fait

P. Pmu and . Sportifs, Il envisage de passer « des tests » pour entrer dans une école d'audiovisuel parisienne. (entretien 1). Puis, William décroche un CDD en tant qu'employé de libre-service au Leclerc Drive. « J'ai déconné » (entretien 2), il confie avoir fumé un joint sur le parking et avoir été renvoyé suite à cet incident. Plus récemment, il intègre un dispositif qui s'intitule Épide « c'est un internat qui propose toutes les bases pour démarrer, on travaille sur la formation, l'autonomie, passe le permis » « C'est super complet ! » (entretien 2). Il effectue un stage auprès d'un technicien du son et rencontre des professionnel de l'audiovisuel. Le jeune homme ajoute avoir entamé un suivi psychologique au sein de la structure, Je me faisais des courses de malade parce que la nourriture c'est un gros kiffe », il ajoute éga-lement se livrer à des jeux d'argent

A. E29-:-fouaad,-18, E. Le-27, and A. , , 2015.

, Fouaad vit « depuis toujours » dans un logement social avec sa mère et ses cinq frères et soeurs

. Le-père-de-fouaad-est-décédé-en-octobre, Retraité, il a été technicien de surface (Auchan), et se rendait « des fois » au Sénégal (entretien 1), 2014.

C. De-nationalité, Anne est élevée par ses grandsmères en Centrafrique. En 2008, elle rejoint son père en France avec l'une de ses demi-soeurs et sa belle-mère. La jeune femme entre au collège : « je parlais même pas en français ». Quelques mois plus tard, elle tombe enceinte. « Au début, j'étais perdue, donc j'ai arrêté ». « Je suis partie dans une famille d'accueil parce que mon père n'était pas content, parce que j'étais encore mineure ». Et puis « c'est à cause de ma belle-mère que c'était compliqué ». « De la famille d'accueil, je suis partie au foyer de jeunes mamans, Anne réside, depuis 2013, avec sa fille de 7 ans dans un foyer de jeunes travailleurs (studio). Avant la Garantie jeunes, elle a pour seul revenu une allocation familiale de 95 euros (somme liée, selon Anne à son statut migratoire et à son âge), 2009.

, En 2013, la jeune femme débute une formation qualifiante de six mois pour devenir auxiliaire de vie, elle valide un module mais échoue au second, « tellement que j'étais trop stressée

A. Est and O. , En revanche, selon Anne, la Garantie jeunes n'a rien changé au niveau de sa situation professionnelle. Elle n'a rien appris en termes de démarches de recherche d'emploi. Elle déclare avoir toujours été très autonome pour effectuer ces dernières. De plus, elle explique avoir été formée à ces démarches au cours de précédentes formations. Anne ne distingue pas les conseiller(ère)s de la Garantie jeunes des conseiller(ère)s de la mission locale. « Ça revient au même, Elle revient à plusieurs reprises sur l'effet positif de la Garantie jeunes, et particuliè-rement l'effet thérapeutique de l'atelier coaching : « On a fait des activités pour classer des familles : est-ce qu'on est proches de ces parents-là, pas proches

, proposé les bonnes démarches ». L'atelier coaching lui permet de préparer l'entretien H&M, l'atelier logement, d'accélérer les démarches pour l'obtention logement social, SST, de gérer la crise d'épilepsie d'un camarade. « On a aussi appris sur nous-même, ce qui nous mettait en valeur, nos qualités... » (entretien 1). En revanche, Léa est beaucoup plus critique à l'égard du forum contraception « on a entre 18 et 25 ans, on connaît c'est bon?.on sait comment faire, quoi. Ils vont pas nous montrer comment mettre un préservatif ! Ils nous prennent pour des cons ou quoi ? », « ils nous prennent pour des gamins » (focus group). Elle n'apprécie pas non plus l'atelier théâtre. « Elles nous ont forcé à faire des choses. Y avait une meuf, en fait, qui était grave timide dans le groupe, Elle critique leur manque de disponibilité. « Y'a pas d'entretien, [sourire] moi je viens comme ça et puis si? j'ai trouvé des offres ou du travail dans l'intérim, je remplis, voilà, j'ai travaillé comme ça, était pas là

D. Léa, Ces derniers temps, elle est en contact avec son conseiller de Pôle Emploi « ils me rappellent assez souvent. Et la Mission Locale, sachant que mes deux conseillers sont partis, en fait, ça m'intéresse plus trop de me retrouver avec un autre conseiller, lui raconter encore ma vie

, Avec l'allocation, elle paie le loyer et les courses, sa mère « paie le reste, les charges

. «-on-est-obligé-de-s'entraider, Elle finance une partie de son permis de conduire et « se fait plaisir ». Enfin, Léa ajoute « Non mais les 450 euros, si on pouvait les gagner ailleurs, on le ferait?

A. E35-:-sofiane,-22, E. Le, and . Mars, , 2015.

, Ses parents, âgés entre 50 et 60 ans, sont originaires d'Agadir. Son père est retraité, « il a travaillé dans le bâtiment » (entretien 1). Sa mère est au foyer. Sofiane est le second d'une fratrie de cinq enfants. Sa soeur aînée est opticienne. Ses deux frères cadets sont, respectivement, étudiants en licence et en terminale S. Quant à sa soeur cadette, elle est scolarisée en maternelle : « ils sont tous bien sauf moi, Sofiane vit en colocation avec un ami, ils partagent un loyer de 269 euros

, Sofiane arrête sa scolarité à 16 ans. Par la suite, il réalise des missions d'intérim en tant que manutentionnaire, préparateur de commandes, vendeur, etc. De 18 à 22 ans, Sofiane tire ses revenus du secteur informel : dans la restauration et le deal. Dans la restauration, il touche environ 900 euros pour avoir travaillé trois mois : « c'était des petites tâches, Sofiane est orienté en BEP « maintenance des équi-pements industrialisé » : « dès la première année, ça me déplaisait. Je suis pas trop bricole quoi, j'aime pas trop les outils

. Dans-le-deal, Avec le deal, il paie « sa consommation pour fumer », le permis de conduire, une voiture, des vêtements, de la nourriture, des « suites dans des hôtels 3 étoiles », des soirées pour « s'amuser avec des filles » ou « des clients »? « parce que c'est du commerce

C. Dans-ce, Il effectue deux stages et des missions d'intérim de courtes durées (entre une semaine et un mois) en tant que préparateur de commande et manutentionnaire. « C'est des emplois que tout le monde peut faire. Travail à la chaîne, la Garantie jeunes est salutaire. Sofiane a toujours des activités informelles (« mais plus de shit ») bien que l'essentiel à ses yeux soit « de trouver un travail, avoir un salaire, fonder une famille

, Tous les mois, Sofiane fait en sorte de ne pas dé-passer le niveau du SMIC pour garder l'avantage de la Garantie jeunes. De plus, il est en attente d'un financement pour une formation. Il envisage de devenir « conducteur de bus pour amener les enfants à l'école, les enfants handicapés, etc... » (entretien 2). Pour consolider ce projet, il réalise un stage chez Keolis et prend contact avec un centre de formation, il doit passer des tests et il devrait recevoir un devis. Parallèlement, Sofiane essaie de négocier avec la Garantie jeunes pour que la formation soit financée, mais son contrat s'arrête entre temps. « J'ai peur qu'on me pose un piège, à la fin, on me dise : trop tard, fallait renouveler ton contrat, fallait faire ça, fallait faire ci. Pourquoi je dis ça ? Parce que j'ai l'expérience. On me l'a déjà mise à l'envers là-bas pour un contrat

, on pouvait discuter, parler de tout ». « Ça a aidé plein de choses », contrairement à l'activité « relooking » : « Comment s'habiller, comment cela, pff? [?] Elle va pas m'apprendre à m'habiller aujourd'hui, j'ai 22 ans, Sofiane apprécie particulièrement l'atelier coaching : « c'était ouvert

L. Garantie and ». Lui-permet-de-changer-des-«-petites-choses, Il ajoute avoir un nouveau rythme de vie « avant j'étais pas du matin, maintenant je suis du matin, enfin, je vis plus la journée que la nuit, avant c'était le contraire. Avant la journée, je dormais, je foutais rien, la nuit je faisais ce que j'avais à faire. Malheureusement, mais j'ai changé ce mauvais rythme de vie, donc ça c'est déjà pas mal » (entretien 2). Il dit des conseiller(ère)s : « C'est des gens qui étaient à l'écoute, quand je parlais ils m'écoutaient

, Sofiane considère l'allocation comme de l'argent qu'il peut justifier, contrairement à celui du deal. Il prend 250 euros chaque mois « pour s'amuser » (entretien 1). « Avec un peu d'argent, ça nous aide à... Et ça nous encourage aussi à aller trouver quelque chose, une formation

C. Franchement and . Franchement, Parce que si c'était une aide de 600 euros, 700 euros, 800 euros, les gens ils vont faire : ben écoutes, moi, je vais travailler à l'usine, je vais me casser le dos, je vais gagner 1 200 euros, là, je gagne 900 euros, c'est pas la peine, laisse-moi dormir ! » (entretien 2). Son allocation est suspendue deux mois car Sofiane ne déclare pas ses revenus dans les délais prévus, vol.37

. Son, Sa mère tombe « gravement en dépression » et déménage avec ses enfants dans une autre ville. Elle tient alors « un pressing » (entretien 1). Julie a un frère jumeau qui vit chez leur soeur ainée. Cette dernière est en CAP Blanchisserie, « je crois, 2007.

. Au-collège, Elle commence un CAP coiffure : « j'ai toujours voulu être coiffeuse » mais elle interrompt la formation au bout de sept mois : « c'était une école très chère » (6 000 euros). Puis, Julie connait une période au cours de laquelle elle reste à la maison : « je trouvais pas d'apprentissage, j'étais en petite campagne, y'avait pas tous les bus », « je m'occupais de la maison, 2014.

. Julie, . Le, ». La-coiffure, and J. , En attendant, elle effectue un stage de deux semaines dans un salon de coiffure. Le stage est prolongé par sa patronne avec une rémunération informelle : « 1,5? de l'heure, [?] c'était plus de l'exploitage qu'autre chose, donc j'ai arrêté ». « Je faisais le ménage en plus chez elle » (10 euros/h) (entretien 1). À la demande de Julie, un conseiller Garantie jeunes est intervenu pour mettre fin à cette double activité : « il m'a aidé à dire les choses qu'il fallait dire ». Un ami de cette même patronne lui propose alors de travailler de manière non déclarée comme serveuse (10 euros/h), entre à la Garantie jeunes sous les conseils de l'assistante sociale qui suit sa famille. « Le préfet a poussé la Garantie jeunes à me prendre

, Bien qu'elle soit sortie du dispositif, elle est toujours en contact avec les conseiller(ère)s et n'hésite pas à les solliciter en cas de besoin. « Ils ne m'ont jamais jugée, ils ont toujours été là pour moi, En octobre 2016, elle emménage avec son copain qui travaille dans le bâtiment

, Julie a également gardé des contacts avec des jeunes de son groupe et dit avoir lié des amitiés avec certains (« on se voit dehors, chez moi

, Avec l'allocation, elle finance un forfait téléphonique et le permis de conduire. Enfin, Julie dé-clare « la Garantie Jeune ça m'a beaucoup aidée

A. E39-:-jordan,-22 and E. Le-3-novembre, entretiens : entretien 1 à n+174 jrs, entretien 2 à n+ 497jrs, réalisé avec la mère de Jordan car il est, 2014.

. Le-père-de-jordan-est-contrôleur-technique, Jordan est le second d'une fratrie de cinq enfants. Sa soeur aînée travaille dans la marine nationale. L'un de ses frères

, recherche un apprentissage en pâtisserie-chocolaterie. Quant à sa petite soeur, elle est « à l'école

J. N. Côté-scolarité, Jordan est condamné à quatre ans et demi de prison dont trois ans ferme. En juin 2014, il entame des dé-marches pour bénéficier d'un aménagement de peine. En aout, il est accepté en CFA mécanique. Dans le même temps, un conseiller du SPIP 129 lui parle de la Garantie jeunes et préfère opter pour ce dispositif : « j'ai fait ce qu'il fallait pour y entrer, il entre en internat pour y suivre un BEP agroéquipement. Il arrête en cours de route. À 16 ans, il déménage et intègre un CAP « mécanique automobile » en alternance, il gagne à cette époque 500 euros/mois. Jordan complète ses revenus avec du travail informel (réparations de véhicules), 2011.

, Il compte aussi « repasser son permis » qui lui a été retiré pour alcool au volant, plusieurs délits de fuite et refus d'obtempérer. Il réalise deux stages : dans une épicerie solidaire et pour Aldia Distribution (mise en rayon, facing). À la Garantie jeunes, il apprend « pas mal de choses » mais Jordan relève quelques points à améliorer : plus de théâtre (« c'est super important pour le manque de confiance »), plus de rencontres avec les employeurs (« qu'ils viennent juste expliquer leurs envies et leurs attentes sur les personnes »), plus de réunions d'informations avec le groupe (pour cerner les attentes et les objectifs de chaque jeune). De plus, il estime que les jeunes ne sont pas assez encadrés : «

, Il souligne un retard du premier versement : « c'est pas E41 : SALAMATA, 19 ANS, ENTRÉE À LA GARANTIE JEUNES LE 23 FÉVRIER, Avec l'allocation, il indemnise les victimes qu'il a volées (100 euros), 2015.

, Elles font la connaissance de leur soeur et de leurs quatre frères nés et scolarisés en France. Salamata est donc l'aînée d'une fratrie de sept enfants, En 2014, les soeurs rejoignent leurs parents : « ils voulaient qu'on vienne ici pour continuer les études

, La jeune femme ne sait pas quel métier exerce son père (« je n'ai jamais demandé

, Au programme : cours de français, visites de Paris et stages. Salamata s'arrête au bout de quatre mois, après avoir trouvé une formation dans un centre AFEC. Le but est de « préparer le concours d'aide-soignante et de suivi puériculture ». Mais « c'est dur de trouver des cours pour passer le concours de l'État ». « À ce moment-là, j'ai changé d'orientation. J'ai choisi la restauration, Salamata a d'abord essayé de s'inscrire au collège, « mais on m'a dit que l'âge d'inscription ici c'est 16 ans, et comme moi j'avais 18 ans

, Entre temps, et par l'intermédiaire de ses conseiller(ère)s, la jeune femme effectue un stage d'un mois à la cafeteria, celle qui est fréquentée « par nous, les jeunes de la Garantie jeunes », mais aussi « ceux qui travaillent dans les entreprises, le service, la plonge et j'ai cuisiné aussi

G. De-manière, qu'il s'agisse de son groupe (« parce qu'on s'entendait bien et qu'à l'heure des pauses on se mettait ensemble pour discuter »), de l'atelier CV-vidéo (« parce qu'avant, se mettre devant les caméras, j'y arrivais pas ») ou des simulations d'entretiens (« ce qu'on devait faire, Salamata porte un regard positif sur la Garantie jeunes

, Après le mois collectif d'accompagnement, la jeune femme est revenue 4 à 6 fois à la Garantie jeunes pour des entretiens individuels (à l'initiative des conseiller(ère)s) et déclarer ses revenus

C. , Elle continue, néanmoins, à effectuer des stages (3 semaines par an, toujours à l'ADASP, et jusqu'à ses 21 ans) et entame ses recherches d'emploi dans « toutes les boutiques du coin » (entretien 1). Elle dé-pose une dizaine de candidatures spontanées, mais sans réponses positives, « rejet sur rejet » (entretien 1), Elle effectue deux stages en restauration (4 e et 3 e ) « à l'ADASP 130 , c'est un genre de cantine pour la Police

, Après un mois dans le dispositif, elle retient avant tout qu'il « y'a eu beaucoup de cours [?] un peu sur tout » et « trop de temps perdu sur les ordinateurs ». Néanmoins, les conseiller(ère)s sont « à l'écoute de chacun d'entre nous. C'est très important ». Cindy apprécie aussi « le cours sur l'hygiène et la santé » et les conseils sur le maquillage (« ne pas en faire trop pour les entretiens [d'embauche] ») (entretien 1). L'entrée dans le groupe lui fait « un peu peur au début parce que moi je suis timide » (entretien 1). Cela dit, « ça s'est bien passé » et Cindy envoie toujours des SMS à certains jeunes. À la sortie de l'accompagnement collectif, elle « fait des recherches sur internet et [a] trouvé des adresses » pour travailler bénévolement. « Du coup, j'ai été voir des associations ». Elle fait « un peu de bénévolat dans une association [?] pour s'occuper des animaux », « ça m'intéresse, Mais très vite elle change de cap et se dirige vers la pâtisserie : « je fais beaucoup de gâteaux chez moi

. Gré-tout, . Elle-n'effectue-aucun-stage, and . Ne-travaille-pas, Dès son installation, elle prend contact avec la mission locale, les conseiller(ère)s lui expliquent qu'elle n'a pas assez d'expérience professionnelle et qu'elle risque d'avoir des difficultés à trouver un emploi. Dans un premier temps, elle utilise l'allocation pour aider sa famille : « Je préfère aider ma famille. C'est plus important qu'un permis

, Elle dit apprécier de travailler. Elle est prête à accepter tout type de tâche. Elle envisage toujours de passer le permis de conduire. Elle est en attente d'intégrer une formation dans la restauration, elle ne peut ni dire où elle s'effectuera ni la durée. Elle a un rendezvous à ce propos à la mission locale, En sortant de la Garantie jeunes, elle s'inscrit dans une mission d'intérim et effectue deux jours à la plonge dans un centre de rugby, vol.47

, On se sent un peu? pas inutile mais presque. Ouais, je voudrais m'insérer professionnellement », et puis « J'ai jamais eu l'occasion de savoir ce que je valais vraiment. Je suis frustré par ça » (entretien 1). Lucas attend de la Garantie jeunes qu'on lui « donne les rouages nécessaires pour savoir comment [s]'y retrouver dans ce bazar ». Mais très vite, il porte un regard critique sur le dispositif remettant en cause la plupart des activités proposées « je les trouve pas indispensables, Les parents de Lucas sont séparés. Sa mère est au foyer, elle perçoit le RSA et l'APL, elle a son « certificat d'études ». Après avoir été mannequin, elle enchaîne des « petits boulots » puis s'arrête de travailler avec l'arrivée des enfants

, Ce travail lui a été proposé par Pôle emploi. À la suite du CDD, on lui propose un CDI. Mais, le contrat est rompu par l'employeur pendant la période d'essai. Lucas a le sentiment d'être licencié de manière « abusive

A. E48-:-manon, E. Le, and . Mars, , 2015.

M. , Ses parents sont divorcés. À propos de son père qu'elle ne voit plus depuis quatre ans, Manon dit « aux yeux de la loi, c'est plus mon père » (entretien 1). Quant à sa mère, elle a été successivement agent hospitalier puis aide-soignante. Elle est aujourd'hui « en incapacité de travail », mais serait « encore payée par son ancien employeur

. Au-collège, ». Pour-manon, and D. Ma-période-de-crise, Durant trois ans, Manon vit en foyer (« c'est le pire truc qui peut exister »), puis en famille d'accueil (« j'ai encore des contacts avec eux ») ou « dehors avec des amis » (entretien 1). Parallèlement, elle redouble sa seconde puis travaille comme apprentie « à Franck Provost, Ils nous ont pris un mois et après ils nous ont virés ». À17 ans

, Manon est hôtesse de caisse pendant trois mois à temps partiel. À la fin du contrat, elle s'inscrit à la mission locale : « le seul truc qu'[on] me proposait, c'étaient les contrats civiques ». Elle reste neuf mois sans emploi: « c

C. Ce-qui-lui-permettrait-de-démarrer-un, Elle lui suggère de multiplier les stages dans son salon jusqu'à la fin de la Garantie jeunes, « comme ça, c'est un pré-131 Sciences et Technologies de la Gestion Par la suite, le jeune homme alterne pendant huit mois entre des périodes d'inactivité et de béné-volat : « Ma mère allait chez les particuliers. Du coup, j'allais aider des personnes âgées : faire du jardin, tailler des haies » (entretien 1). Puis, « j'ai bossé avec mon oncle en tant que maçon » (pendant 1 an). Anthony l'aide « à construire sa maison, Manon intègre le dispositif avec le projet de travailler dans la coiffure : « ça fait depuis la 3° que j'ai la coiffure en tête et c'est pas sorti, 2016.

L. Anthony-considère, Mais il estime le suivi insuffisant, expliquant qu'il n'a rencontré en entretien que deux ou trois fois les conseiller(ère)s après la phase collective: « [Il faudrait] un peu plus de rendez-vous

«. Je, avoir des entretiens peut nous permettre de rester sur la bonne voie, de ne pas dévier, de ne pas... comment dire... pour les personnes qui sont motivées et qui ont énormément de mal, je pense que ce manque-là pourrait les aider pour que tout aille bien

, Parmi les activités de la Garantie jeunes appréciées, il cite les ateliers de coaching et de relooking qui ont, selon lui, une même utilité : permettre d'apprendre aux jeunes « à se connaître par coeur » (entretien 1). L'activité « jeu de rôle » a également retenu son attention : « C'est vraiment la vie perso des jeunes. Ça aide à bien voir la situation en fait, Toutefois Anthony reconnait que « la Garantie jeunes, ça m'a permis de... m'aider pour préparer mes démarches, pour démarcher les employeurs, faire des démarches au téléphone aussi

E. Le-9, Anthony paye son loyer, ses produits de toilette, ses vêtements, offre « un petit resto de temps en temps » à sa compagne. Il s'inscrit au permis de conduire avec « la formule à 1 euro ». Un an après son entrée à la Garantie jeunes, il quitte le foyer pour emménager dans un studio « je suis maintenant chez moi, mon petit chez moi, 2015.

A. Depuis-un, Cette dernière a sept enfants issus de trois unions. Son fils ainé est mécanicien agricole, deux de ses filles sont préparatrices de commande et les plus jeunes sont à l'école. René déclare avoir toujours été fasciné par les avions. Ses stages dans le fret (4e, 3e) confirment son projet de travailler dans ce domaine plus tard. Le jeune homme poursuit sa scolarité en « bac pro mécanique avion ». À mi-parcours, il obtient le CAP. La troisième année, René réside chez les parents de « sa copine ». Cette décision est prise pour soulager financièrement sa mère. Les parents de René sont séparés. Son père est agent de fret

, Il essaie de se rendre trois fois par semaine dans les boites d'intérim. Il ne répond pas aux annonces de Pôle emploi « souvent, ils demandent véhicule indispensable, donc c'était mort » (focus group). Plus tard, une boite d'intérim lui propose de passer le permis CACES 132 , mais René ne peut pas s'y rendre ni en voiture ni en transport. Le jeune homme apprécie être « suivi par les conseillers, on a un appui derrière nous pour rester la tête hors de l'eau pour les recherches » (entretien 1). Parmi les activités de la Garantie jeunes, deux ont retenu positivement son attention : Compétences fortes (« Y'[en] a que j'avais complètement oubliées) et l'atelier relooking (« du relooking professionnel », « quand j'ai des entretiens professionnels, je m'en sers beaucoup ») (entretien 1), « le mieux aussi, c'était l'atelier budget, René souhaite redoubler sa terminale, mais faute de place sa demande est refusée. Il rompt avec sa compagne et s'inscrit à Pôle emploi. Avant la Garantie jeunes

, il paye son téléphone, un cadeau pour la fête des mères, des courses pour fêter en famille son anniversaire et celui de sa petite soeur. Dans un second temps, il réverse la quasi-totalité de l'argent à sa mère pour l'aider dans la maladie. Il dit calculer à l'euro près son budget mensuel

A. E53-:-selim,-23, E. Le-26, and M. , , 2015.

, Comorien, son père a plusieurs unions, et immigre en France à 20 ans. Il obtient un CAP plomberie, puis retourne vivre aux Comores pour monter une entreprise de BTP. La mère de Selim « travaille dans les cantines » et rejoint son mari en 2008. Selim est le second d'une fratrie de 7 enfants. Son frère aîné, âgé de 26 ans, Selim est né aux Comores. Jusqu'à ses 8 ans, Selim est élevé par ses grands-parents puis rejoint ses parents en région parisienne. Cinq ans plus tard la famille emménage dans un HLM

, À 18 ans, Selim est condamné pour vol à deux ans de sursis et à « payer les parties civiles ». Il doit également se rendre une fois par mois au SPIP 133 : « j'y allais plus. Ça m'a saoulé d'aller là-bas » (entretien 1). C'est à cette époque qu'il s'inscrit à la mission locale. Sa conseillère et une association d'insertion professionnelle l'orientent vers une pré-qualification en peinture, laquelle débouche sur un CAP validé en 2012. Il est ensuite dirigé vers un chantier d'insertion. Puis, Selim s'inscrit à l'AFT-IFTIM : « j'ai pas pu le faire » (entretien 1). De fait, à 21 ans, Selim est interné deux semaines en hôpital psychiatrique. Il est alors diagnostiqué bipolaire. Par la suite, via une autre association, il décroche un emploi de serveur. Six mois plus tard, Selim démissionne et part plusieurs semaines au pays. De retour en France, il tente de reprendre l'AFT mais se fait « virer, Ses parents « étaient pas là », estime s'être « dé-brouillé » sans eux. « Après, on m'a placé dans une 3e découverte

, Selim n'attend « rien de la Garantie jeunes » mais semble satisfait des activités proposées : comment s'habiller (« savoir si on mettait des chaussettes blanches avec un pantalon noir »), comment passer un entretien d'embauche (« c'est quoi vos qualités, vos défauts ?, Il choisit d'intégrer la Garantie jeunes pour deux raisons : « s'occuper » (« J'en avais marre de me réveiller à 14h, que ma mère

, Suite à l'accueil en groupe, Selim enchaine quelques missions de travail intérimaire : une semaine en tant que préparateur de commande en juin, un mois en février, mais il quitte son poste après une altercation avec l'employeur. Selim explique être encore très sensible et ne pas toujours réussir à contrôler sa colère, faisant référence à sa maladie mentale. Il « continue à galérer, Services Pénitentiaires Insertion et Probation groupe offre la possibilité de « côtoyer » des jeunes aux projets professionnels variés, mais surtout de « prendre exemple » sur certains d'entre eux

, Il est décédé ré-cemment d'un cancer. La mère de Bintou migre en France en 1990, elle est cuisinière puis aideménagère. « Elle travaille tous les jours » et perçoit l'APL. Bintou est la quatrième d'une fratrie de 8 enfants (dont quatre demi -frères et soeurs). Parmi eux, une demi-soeur est coiffeuse, un demi-frère travaille dans la télésurveillance, une soeur aînée est « dans l'administration » (entretien 1)

, Bintou alterne alors entre des périodes d'inactivité et de travail, surtout en intérim : préparatrice de commandes

, Entre-temps, elle s'occupe de ses frères cadets, « les sorties d'écoles », « les servir à table

E. , Bintou confie s'être occupée de lui jusqu'à son décès : « je restais avec lui, je lui donnais ces médicaments et je l'aidais à se déplacer » (entretien 1). La jeune femme a le sentiment que le travail a toujours été « très simple à trouver

, Par ailleurs, elle explique qu'elle a « les rotules déplacées et mal formées [depuis] toujours » et ne peut pas « rester longtemps debout, Bintou intègre la Garantie jeunes avec l'objectif de devenir assistante aux personnes à mobilité réduite. Elle envoie plusieurs curriculum vitae : « ils m'ont même pas calculée

, Bintou semble perdue et songe alors à se réorienter et travailler « dans une pharmacie » ou « un aéroport ». Elle s'inscrit à une formation à distance, « un truc pharmaceutique » (entretien 1) mais elle ne réussit pas à trouver d'employeur par manque d'expérience, et abandonne la formation. « Ca m'a saoulée

, j'espère prendre un appartement d'ici septembre »). Elle dit avoir été intéressée par l'atelier maquillage (même si « j'ai rien appris ») et l'intervention des représen-tants de l'armée (mais pas au point de s'engager), Quant aux activités de la Garantie jeunes, elle retient les simulations d'entretien d'embauche

, Elle reçoit par mail ou par texto des propositions de forum et des offres d'emploi : « ça ne m'intéresse pas ». Bintou continue à relancer les boites d'intérim régulièrement pour obtenir une mission. Avec l'allocation, elle soutient financièrement sa mère en lui versant 100 à 200 euros par mois. Elle finance également son abonnement téléphonique et ses tickets de transport ainsi qu'une partie de la formation en pharmacie. Son allocation est suspendue deux fois car elle ne déclare pas ses revenus dans les délais impartis « je fais les choses à la dernière minute, Au terme du mois collectif, elle travaille pendant un mois en tant que préparatrice de commandes (via une boite d'intérim), puis elle reprend le travail chez Sleever International comme chaque été. De plus, elle pourrait être « pistonner » pour travailler dans l'aéroportuaire et devenir assistante aux personnes à mobilité réduite

, Jacques vit chez son père dans une « tour » après avoir été « viré » par sa mère de son domicile

. Le-père-de-jacques, Sa mère est aidesoignante à l'hôpital. Guadeloupéenne, elle est âgée d'une cinquantaine d'années. Jacques a une petite soeur âgée de 19 ans, cette dernière est infirmière psychiatrique, « c'est pas une ratée

, Suite à cette agression, Jacques est scolarisé en hôpital de jour (pendant cinq ans). « C'était horrible », « être là-bas tous les jours disons que c'est usant. Je suis rentré, j'étais, joyeux, introverti et timide, je suis ressorti j'étais méchant, violent » (entretien 1). À cette époque, il consulte un psychiatre et un psychologue une fois par semaine. Jacques confie s'être infligé des brulures de cigarettes sur le bras vers l'âge de 16 ans, il souffre également d'obésité. Il évoque des troubles psychologiques apparus dès l'âge de 5 ans, déclarant avoir été successivement diagnostiqué « schizophrène, Jacques estime que ses difficultés scolaires sont apparues dès la 4 ème après avoir frappé violemment un élève. « D'un incident isolé ils se sont dit : c'est bon en fait c'est un psychopathe

, Il a appris à gérer un budget et à effectuer les bonnes démarches pour rechercher un emploi. Il est plus à l'aise pour contacter par téléphone un employeur. En revanche, il est critique vis à vis de l'atelier cravate « j'aime pas les cravates? J'en ai pas, j'ai pas l'intention d'en avoir une dans ma vie, Jacques est accompagné par un « éducateur judiciaire » pendant ses années collège sur décision du juge des enfants. Il bénéficie de cours de soutien, puis d'un contrat jeune majeur. À 18 ans, il est hospitalisé EJA 135, vol.134

«. Qu'est-ce-que-c'est-la-citoyenneté?-moi and . Personnellement, Cinq mois plus tard, les conseiller(ère)s lui reproposent un emploi d'avenir en tant que « référent multimédia et animateur » qu'il obtient. « Je fais de l'accueil, j'anime un espace public numérique, j'apporte une assistante technique aux personnes qui en ont besoin ». « À terme je dois aussi animer des ateliers sur le thème du numérique », « c'est intéres-sant » (entretien 2). Pour lui, la Garantie jeunes a tenu ses promesses, « j'ai eu un accompagnement, une allocation et un travail, qu'est-ce que je m'en fous de savoir ce que ça veut dire « citoyen ». Il ajoute avoir pu se confier aux conseiller(ère)s sur des choses « plus personnelles

, Émilie est une excellente élève au collège ; elle obtient facilement le BEPC. Puis, suite à une mésentente avec sa mère, elle part vivre chez son oncle à Fort-de-France, « la grande ville » (entretien 1). La jeune femme entame, alors, une 2 nde générale mais « y'avait pas de suivi » : « on avait une petite bande, Émilie loue un appartement « dans un bâtiment pour les étudiants et les jeunes travailleurs ». Le loyer est de 546 euros par mois

E. Du-sud-de-la and F. , Souhaitant devenir designer, Émilie entame une MANAA 136 (5 000 euros/an payés par sa mère) : « j'ai pas aimé mon école

, Elle enchaine un contrat civique et deux formations qualifiantes (« comme maquilleuse et prothésiste ongulaire ») (entretien 1). Parallèlement, Émilie organise des soirées au sein d'une association. À cette époque, Émilie « tombe malade », elle est « opérée et alitée pendant 5 mois, Après avoir interrompu ses études, Émilie travaille de manière non déclarée dans des restaurants en tant que serveuse. Puis, en 2012, elle reprend un CAP en esthétique, qu'elle obtient, 2014.

, Émilie intègre alors la Garantie jeunes avec le désir d'abandonner le métier d'esthéticienne, elle envisage dans un premier temps de devenir secrétaire médicale. « Le temps que le dossier soit accepté », elle décroche une mission intérimaire, renouvelée pendant un an

L. Période-collective-lui-semble-«-utile, fait de venir tous les jours (« on prenait un meilleur rythme de vie »), d'être en groupe (« ça nous mettait en conditions de travail parce qu'il faut s'adapter aux collègues ») ou encore d'être accompagnée dans les démarches vers l'emploi (« perfectionner mon CV, ma lettre de motivation

, Bien qu'elle soit sortie du dispositif, Émilie se rend à la Garantie jeunes trois fois par mois, notamment pour travailler sur l'ordinateur et imprimer des curriculum vitae. De manière non déclarée, elle pose des faux ongles à des amies ou réalise des « extras » dans un bar (entretien 2). Par ailleurs, Émilie souhaiterait acheter une voiture mais elle n'en a pas les moyens « je suis tout le temps de le rouge » (entretien 2). Elle garde quelques contacts avec des jeunes de son groupe. Émilie a de nouveau de graves problèmes de santé, elle doit être opérée et risque d'être alitée pendant plusieurs mois ce qui entrave sa recherche d'emploi, À plusieurs reprises, elle anime l'atelier « conseil en image » au sein de la Garantie jeunes en apprenant, notamment, aux jeunes femmes à se maquiller. Pour Émilie, hormis quelques « perturbateurs » qui « ont été exclus » (retardataires irrespectueux et fumeurs de marijuana), les jeunes de son groupe ont fait preuve de solidarité

, Le père de Vincent a 54 ans et est diplômé d'un baccalauréat scientifique. Il est ingénieur en travaux publics et gagne entre 5 000 et 7 000 euros par mois. Vincent a un frère, Vincent vit dans une maison avec ses parents, son frère et sa soeur, « vu que j'ai pas de situation stable pour habiter tout seul

, Mise à Niveau en Arts Appliqués

, Pendant son apprentissage, il touche entre 600 euros et 1 000 euros par mois lui permettant par la suite de « toucher le chômage » pendant deux ans (entretien 1). À 20 ans, Vincent échoue au concours de la Mairie de Paris et enchaîne deux « boulots » qui ont « reconduit le chômage » : dans la voierie (un mois) et « les espaces verts » (trois semaines). Vincent entre à la Garantie jeunes par l'intermédiaire de son conseiller Pôle emploi

. Vincent-réalise-une-«-fiche-de-compétences, Le jeune homme relève un flou dans les horaires, Vincent explique également « qu'il faudrait des places de parking plus grandes ! » (entretien 2). Par ailleurs, il apprécie le module sur l'intérim (« même si au final il y a pas une offre qui m'intéressait vraiment »). Toutefois, il se sent peu concerné par l'atelier « présen-tation de soi » (« c'était plutôt maquillage, Suite à cet exercice, il souhaite devenir « animateur en centre de loisirs », une aspiration qui fait écho au rugby, sport qu'il pratique depuis trois ans et qui lui permet d'être en contact avec des enfants de son club. « Seulement je n'ai pas assez d'expériences

, Il apprécie ses collègues même si le rythme et les horaires de travail sont difficiles. Suite à cette expérience, il ne souhaite plus travailler auprès d'enfants. En discutant avec ses camarades de rugby, il modifie ses projets et envisage de devenir auxiliaire de vie. Il recherche un CFA et se rend à plusieurs portes ouvertes. Ses contacts avec la Garantie jeunes se réduisent à des envois de mails, « plus trop d'appels » (entretien 2). « Des fois ils y pensent pas trop à nous contacter, il y a tellement monde?j'essaie de faire les choses de mon côté, Deux mois après l'accompagnement collectif, Vincent travaille chez Cora pendant trois mois en tant que préparateur de commande, « je changeais les piles d'étiquettes