Retarder l’âge d’ouverture des droits à la retraite provoque-t-il un déversement de l’assurance-retraite vers l’assurance-maladie ? L’effet de la réforme des retraites de 2010 sur l’absence-maladie
Abstract
En 2010, la France a réformé son système de retraite en augmentant de 2 ans l’âge d’ouverture des droits avec une période
de transition relativement courte, ne s’étendant qu’entre les générations 1950 et 1955. Si l’objectif affiché est bien
l’augmentation de l’offre de travail des seniors et la réduction du déficit des caisses de l’assurance-retraite, plusieurs études
montrent que ce type de réforme engendre aussi des effets collatéraux comme le déversement vers des régimes alternatifs tels
que le chômage ou l’invalidité. Dans cet article, nous mobilisons la base administrative Hygie 2005-2015 pour explorer un
autre de ces effets indirects : celui sur les absences-maladie. Si un tel effet s’avérait significatif, cela impliquerait qu’en
cherchant à réduire le déficit des caisses d’assurance-retraite, la réforme a aussi creusé celui de l’assurance-maladie. Nous
considérons alternativement diverses mesures de l’absence-maladie et montrons que la réforme des retraites a bel et bien
entrainé une augmentation significative des arrêts-maladie et ce, pour l’ensemble de la population, mais avec des effets
différenciés selon le genre : plus prononcés pour les femmes s’agissant de la probabilité d’arrêt et du nombre d’arrêts, ils le
sont moins s’agissant de la durée de ces arrêts.
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