Division originaire, démocratie sauvage et anarchisme
Résumé
Dans quelle mesure la démocratie peut-elle être conçue comme « sauvage » ? La sauvagerie en question a-t-elle quelque lien avec ces sociétés premières dont parlent les anthropologues ? Claude Lefort, en théorisant la division originaire du social, et Miguel Abensour, en insistant sur le principe d’anarchie qui vient travailler négativement tout ordre positif, ont en réalité une conception bien moderne du sauvage qui renvoie à l’irruption et au conflit qui sont autant de notions prises dans une signification précisément conjurée par les sauvages que l’on retrouve notamment chez Pierre Clastres. Pourtant le sauvage, dans son refus de la division sociale (et donc de l’État et des classes sociales), a encore bien des choses à nous rappeler quant à la possibilité d’une société exempte de relations de domination. En prenant acte de la nécessité du conflit et de la pluralité qui marque notre modernité lorsqu’elle n’est pas prise dans le fantasme du totalitarisme, il devient alors possible de concevoir un nouvel ordre qui ne se réduit pas à de la négativité, et qui est pourtant dans toute la force du terme anarchiste. Un nouvel ordre sauvage peut-être, mais qui dépasse le sauvage archaïque tout aussi bien que la démocratie sauvage en affirmant la possibilité d’une positivité sans archè.
Domaines
Sciences de l'Homme et Société
Fichier principal
Dossier 4. Edouard - Démocratie sauvage et anarchisme.pdf (248.7 Ko)
Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)